Judith PARK BiographieJudith Park est une Allemande d'origine sud-coréenne. Elle a 22 ans et dessine depuis qu'elle en a 6, d'abord en s'inspirant des personnages de Disney, puis quand elle en a 13 en imitant le style manga auquel elle est restée fidèle. Très vite, elle ne s'est plus contentée du papier et du crayon pour se mettre à la couleur assistée par ordinateur.
En 2002, Judith PARK gagne un concours de dessin de manga organisé par les éditions Carlsen et la librairie Ludwig à Cologne. Elle s'impose face à 359 concurrents et gagne le premier prix et un contrat chez Carlsen.
En 2003-2004, elle débute sa carrière de mangaka avec Dystopia, d'abord prépublié dans le magazine allemand de manga pour filles, Daisuki, publié chez Carlsen, puis en volume relié.
En parallèle, elle dessine une histoire de 7 pages, Penpal, pour le magazine BD gratuit des Chemins de Fers allemands.
Dystopia obtient en 2005 le prix Sondermann du public au Salon du Livre de Francfort dans la catégorie "Meilleur manga allemand".
En 2005 également , sa seconde série Y-Square, plus humoristique, est prépubliée dans Daisuki puis imprimée en volume relié.
En parallèle, elle commence Hangoryo, une histoire pour le magazine coréen, Urishinmu, publié en Allemagne.
En 2006, elle a crée une BD courte, Vacation Club, qui reprend les personnages du manga Y-Square. Elle dessine actuellement la suite de Y-Square : Y-Square Plus qui paraîtra prochainement dans Daisuki.
Outre son talent pour le dessin, Judith PARK est également une prodigue de musique : elle commence le piano à 5 ans, le violon à 13, et participe trois fois avec succès au concours "Jugend musiziert" du Conservatoire National Allemand.
Œuvres parues en France- Dystopia
- Y-square
InterviewLes fées allemandes des arts se sont penchées sur le berceau de Judith Park à sa naissance. Aujourd’hui, à 22 ans, elle rejoint le cercle fermé des mangaka européens. L’éditeur Pika nous propose de découvrir sa toute première oeuvre Dystopia qui dévoilait à sa sortie un talent en devenir, mais qui est aujourd’hui sans conteste tout à fait réel. Rencontre au sommet avec ce petit bout de femme pour nous parler de ses oeuvres et d’elle-même bien sûr !
Comment es-tu devenue mangaka ? J’ai commencé très jeune à dessiner avec Disney et ses personnages de La petite sirène ou le Roi Lion. A 13 ans j’ai commencé à m’intéresser aux mangas et ma rencontre avec Sailor Moon a été un véritable coup de foudre. Je crois bien que tous les personnages de cette série sont passés sous mes crayons. A 17 ans, je me suis inscrite dans un concours de dessin. Je voulais connaître mon niveau et le comparer avec d’autres dessinateurs. Je n’y allais pas pour gagner. Et pourtant … Je suis repartie avec le premier prix, une vraie surprise. Et c’est là que tout a commencé avec l’éditeur allemand Carlsen.
Au moment de créer une série, comment travailles-tu et quelles sont tes sources d’inspiration ? Dès que j’ai une idée, je la soumets à mon éditrice, Anne Berling. Et je lui envoie un script. Nous en discutons ensemble. Si nous arrivons à nous mettre d’accord, je commence à dessiner. Pour mes inspirations je cherche dans mon environnement (TV, ciné, média…) et mon quotidien. Pour Dystopia, cela a été très difficile car il n’y a aucun sentiment de vécu. Mais pour Ysquare, mon second manga, j’ai repris quelques anecdotes de ma vie qui se sont réellement passées. Pour un des héros de Ysquare je me suis inspirée d’un de mes amis qui ne sait vraiment pas y faire avec les filles mais qui se fait souvent draguer en boîte de nuit par des hommes.
Peux-tu nous expliquer le choix du titre et sous-titre de Dystopia- Love at last sight ? Judith Park prend la pause.
A l’école j’ai étudié Dystopia en cours d’anglais qui dénonçait les défauts du monde. C’est ainsi que m’est venue l’idée et le titre de ce manga. L’héroïne, Dionne, se sent mal et vit des choses qui pour elle ne devraient pas exister. L’éditeur a du rajouter un sous-titre vu qu’une oeuvre portait déjà le même nom. « Love at last sight » a été choisi par rapport à Gabriel, le clone. Quand Dionne rencontre le clone de son frère décédé, son premier sentiment est le rejet total. Mais l’amour arrivera en dernier recours. D’où le jeu de mot.
Dystopia aurait pu être une série en plusieurs volumes. Pourquoi ce choix ? A l’époque, je travaillais avec un autre interlocuteur aux éditions Carlsen et nous avions décidé de faire de Dystopia une série en plusieurs volumes. D’ailleurs on voit vers la fin du manga la fiche d’un personnage qui devait apparaître dans le second volume. Qui aujourd’hui n’existe pas dans l’absolu. A l’arrivée d’Anne Berling, le thème de Dystopia me paraissait trop lourd à assumer pour une première oeuvre. Et puis j’ai commis trop d’erreurs de débutante ! Je suis très critique avec moi-même (rires). Aujourd’hui si je devais reprendre Dystopia, je referais les choses totalement différemment. Avec Anne on a donc décidé de ne faire qu’un One Shot.
Ne te sens-tu pas frustrée au final du choix du One Shot ? Un amour fraternel, éternel.
Je pense beaucoup à Dystopia, à des améliorations ou à une suite. Mais avec la fin actuelle, il serait bien trop difficile de reprendre la série. Et il y aurait aussi un trop grand décalage entre le style de mon dessin d’aujourd’hui et celui de l’époque. Je pourrais peut-être reprendre l’idée du clonage mais créer une toute autre histoire.
Comment vois-tu ton avenir à présent ? Déjà je me trouve très chanceuse aujourd’hui. Mes oeuvres sont éditées en dehors de l’Allemagne. Par exemple Ysquare est ou va être publié en Italie, Espagne, France, Grèce et même dans mon pays d’origine la Corée. J’ai déjà vu la couverture de la version coréenne il y a à peine quelques semaines. C’est incroyable ! Je n’en reviens toujours pas. Et apparemment mon éditeur est en négociation pour vendre les droits de cette même série en Pologne et au Japon. Donc bien sûr je voudrais que tout cela continue et dessiner toujours et encore plus. Maintenant si je devais penser à un avenir plus lointain, le domaine de l’animation me plairait beaucoup.
Tu as une multitude de talents à ton arc comme la musique, comment t’es venue cette passion ? Au boulot Judith !
La musique me vient de ma mère. Elle voulait que je sois musicienne et c’est comme ça que j’ai commencé l’apprentissage du violon et du piano. Mais avec les années, je me suis aperçue que le dessin était vraiment ma plus grande passion. Ca a été un peu la guerre avec ma mère. J’ai du l’affronter et lui faire comprendre que dessiner me tenait réellement à coeur. Mais je la remercie tout de même de m’avoir apporté cette sensibilité artistique.
Quels sont tes autres centres d’intérêts en dehors du dessin ? En dehors du dessin, je suis une inconditionnelle de la mode et j’adore apporter un soin tout particulier aux vêtements de mes personnages, apporter une réelle différence de style entre eux. Et peut-être un jour je pourrai me distinguer comme Aï Yazawa (mangaka de Nana) dans ses oeuvres (rires). Je suis aussi une « gameuse » fan de Nintendo. Je suis souvent sur ma Nintendo DS. L’éditeur m’a d’ailleurs commandé des dessins pour faire la promotion de la DS en Allemagne. Mais je n’ai pas eu de Wii, alors j’attends… Peut-être que l’on va me l’offrir… « Regards vers son éditrice – Rires ».
Lien pris : http://www.animanga.fr/article-19-interview-judith-park-mangaka-au-premier-regard.html